Comme promis, avec une précision militaire, nos guides plus jolie l’une que l’autre nous attendaient dans le lobby. C’était à la fois une bonne chose et une mauvaise, puisque comme c’était à prévoir, Julien et Baptiste était à peu près tout sauf prêts. Bruno et moi, gênés devions donc faire patienter les demoiselles qui visiblement avaient l’habitude de ce genre d’incidents de la part de Français.
Elles ne se sont pas retenues de nous le faire remarquer, ce qui m’a beaucoup fait rire, Bruno aussi. Finalement, avec une bonne vingtaine de minutes de retard, les même retardataires se pointent, la présence des filles les rendit penauds et avaient l’air moins narquois et dédaigneux qu’à l’aéroport. Les filles eurent le bon goût de les empêcher de commencer à se confondre en excuses bidons et ouvrèrent la marche sans plus attendre.
Nous étions dans le centre-ville de Budapest et étions entourés de bars, la vie nocturne commençait à débuter et afficher un visage aussi cosmopolite que décontracté.
Après 3 minutes de marche, les filles nous pointèrent du doigt le rad où nous allions commencer notre tournée des bars. J’avais quelques réserves sur nos capacités à tenir le coup, étant donné qu’on a déjà entamé la picole à Paris. Mes inquiétudes allaient se renforcer quand nous avons reçu notre tournée de bière gratuite dans le premier bar. Première tournée, que nous avons, bien évidemment, était accompagné d’une Palinka, une eau-de-vie de sauvage que boivent les Hongrois (et les Hongroises) et dont ils prennent un malin plaisir à regarder les visages des étrangers quand ils y sont confrontés la première fois. Notons qu’il faut souligner le « première fois » car ça n’allait pas être notre dernière…
Histoire de monter en crescendo dans la mise en ambiance, un bar à strip-tease est prévu sur notre route. Notre heureux fiancé y reçoit évidement un lap-dance par une créature mythique dont on ne croyait l’existence jusqu’ici que dans les films x. Pendant que la fidélité de Baptiste était mise à rude épreuve, le reste du groupe discutait la suite du programme.
Après quelques mises au point sur les goûts musicaux et d’ambiance du groupe, puis évidemment une autre Palinka, on leva l’ancre pour se rendre dans une boîte de nuit branchée du centre-ville.
Une limousine nous attendait déjà à la sortie. Je sais que Baptise n’est pas du genre flambeur, mais j’étais fier de voir son sourire béat alors qu’il découvrait une superbe strip-teaseuse l’attendant à l’intérieur. Baptiste est un mec fidèle, il ne tromperait jamais sa fiancée, mais si un mec ne peut pas se faire un peu plaisir, au moins des yeux, à son enterrement de vie de garçon, alors le mariage n’est peut-être pas une bonne idée. J’aimais bien cette idée parce-que ça nous permettait à nous autres, de profiter également du champagne et du spectacle…
Après un temps qui nous a paru trop court à tous, nous sommes arrivés en boîte. Nous n’avons pas de goûts très difficiles, les guides furent donc libres de nous proposer celui qu’elles pensaient être le meilleur. Nous avons bien fait de leur faire confiance, quoique Bruno me signifiait du regard qu’il avait quelques réserves quant à la fiabilité de leur choix. Il allait finir par regretter de s’être méfié car il allait plus tard m’avouer, qu’il avait certainement passé une des meilleures soirées de sa vie ce soir-là.
J’avais de la peine à me dire que la soirée ne faisait que commencer avec tout l’alcool et tout ce qu’on avait déjà fait avant d’en arriver là. Comme nous avons concocté le programme avec notre guide, nous avons donc bénéficié d’une entrée coupe-file et une bouteille nous attendait à notre table VIP. Même si aucun de nous ne l’avoue vraiment, c’est quand même sympa de se faire du bien, d’autant plus que ce n’est pas en France qu’on aurait pu se permettre un tel traitement. La soirée était vraiment top, tout se déroulait comme dans un rêve, je ne me souciais de rien, notre guide veillait à tout, tous les ennuis potentiels étaient réglés avant qu’ils ne se manifestent. Nous pouvions vraiment nous lâcher, profiter entièrement de la soirée et rire, rire. Bon sang, ça faisait des années qu’on n’avait pas ri comme ça, j’avais mal au ventre, et je pleurais, mais pas seulement moi, toute notre bande travaillait ses abdos.
En ce qui me concerne, c’est la journée du lendemain qui resterai gravée à jamais dans ma mémoire…